Article modifié le 20 janvier 2023
Il semblerait que le streaming audio légal ait enfin réussi à convaincre les consommateurs de musique. En baisse drastique depuis de nombreuses années, le marché de la musique en France est reparti en hausse en 2016. Mis à part une belle évolution de la vente de vinyles (4% du total), c’est bien la musique immatérielle qui pousse ce marché vers le haut désormais.
Le marché est passé de 1,3 milliards en 2002 à 426 millions en 2015, pour rebondir à 450 millions d’Euros en 2016. Le marché physique reste encore largement majoritaire malgré les linéaires de CD qui disparaissent inexorablement des magasins comme la FNAC. Nul doute que cela va s’inverser dans les années à venir.
Quand un abonnement mensuel à Deezer ou Spotify offre des écoutes illimitées pour moins cher qu’un CD, le remplacement à terme sera inévitable. Surtout quand la plupart des nouveaux CD sont immédiatement disponibles sur les plateformes de streaming le jour de leur sortie !
On compte à la fin de l’année 2016 près de 3,9 millions d’abonnés à au moins un service de streaming payant, soit environ le double par rapport à l’année 2014. Mais il y a au total 13 millions d’utilisateurs en France, soit 9,1 millions qui profitent des versions gratuites de ces services en acceptant les limitations. Ce marché a donc encore une bonne marge de progression devant lui.
Au niveau mondial, Deezer rassemble un peu moins de 7 millions d’abonnés, Apple Music est à 20 millions tandis que Spotify caracole en tête avec 50 millions d’utilisateurs payants.
La dynamique de ces services est intimement liée aux enceintes connectées de plus en plus nombreuses dont l’avantage principal est bien l’accès direct à la musique dématérialisée en ligne.
- Source : Sortie de crise pour l’industrie de la musique
- Source : Après quinze ans de baisse, le marché de la musique repart à la hausse
Tant mieux pour l’industrie du disque que les sites de streaming rapportent plus d’argent…
Mais tant pis pour le consommateur qui dans la majorité des cas ne trouve qu’une qualité inférieure au CD, une jaquette limitée, voir inexistante – allez trouver qui sont les musiciens qui jouent sur un morceau dans Deezer ! – et surtout une curation du contenu déplorable – artistes homonymes regroupés sur la même page ; nombre d’albums d’un artiste artificiellement gonflé par les best-of ; bio limitée les qu’il serait si simple et bénéfique pour tout le monde de faire un partenariat avec Wikipedia.
Bref, malgré les avantages indéniables, j’en reste encore à acheter des CD… que je commence par numériser et transférer dans Google Play Musique 🙁
Les leaders comme Deezer et Spotify ne sont pas les mieux lotis effectivement, ni en termes de qualité sonore et encore moins en termes d’informations associées à la musique. Bien que Spotify semble annoncer une version HiFi pour bientôt.
Pour cela, il faut se tourner vers Qobuz ou Tidal qui sont plus avancés dans les deux domaines, mais pour un coût supérieur bien entendu.
Tout comme Sonos, Deezer et Spotify, c’est la quantité et la facilité qui priment avant tout : ce qui s’adresse à la majeure partie des consommateurs, et non pas aux passionnés exigeants qui restent toujours minoritaires.