C’est un véritable feuilleton à multiples épisodes. Sonos et Google se retrouvent régulièrement au tribunal sur des questions d’utilisation de brevets. C’est Sonos qui a attaqué en premier en 2020. Mais Google a contre-attaqué sur d’autres brevets, dont le fonctionnement même de Sonos Voice Control. En attendant l’issue définitive, Sonos a remporté une nouvelle victoire.
Peu de demandes retenues
Sur toutes ses demandes concernant l’usage frauduleux de ses brevets, plus de 200, Sonos a déjà été débouté sur beaucoup. 6 demandes ont été retenues finalement. En parallèle, sur celles restantes, les sommes demandées ont été largement revues à la baisse. En attendant, Sonos vient de remporter une victoire.
Google a déjà vendu 14 millions d’enceintes connectées utilisant un brevet Sonos bien précis sur la façon de grouper les zones en multiroom. Résultat : Google va payer 2,3 $ par enceinte concernée, soit près de 32,5 millions de dollars. Une goutte d’eau pour une société aussi importante que Google.
Des royalties sur le long terme ?
Cette fonction n’est déjà plus disponible sur les enceintes Google depuis début 2022. Elle ne risque donc pas de revenir, à moins que Google ne décide de payer des royalties sur les enceintes qui seront vendues à partir de maintenant.
On peut en douter. Une enceinte Google Home Mini est vendue 40 $ prix public. Le prix de revient doit se situer entre 10 et 20 $ (estimation au doigt mouillé). 2,3 $ sur un tel prix de revient rendent impossible le paiement de ces royalties en l’état sur le long terme.
Si Google veut utiliser cette fonctionnalité à nouveau, il faudra qu’ils négocient un contrat global d’usage des brevets avec Sonos. C’est justement ce que recherchent ces derniers !
Un système de brevets abusifs aux USA
D’après les observateurs, tout cela est du domaine du détail. C’est-à-dire des fonctions évidentes qui ne devraient même pas pouvoir être protégées par des brevets.
Mais c’est le fonctionnement du système de protection de la propriété individuelle aux Etats-Unis. Il y a même des sociétés qui ne fabriquent rien et qui sont spécialisées dans le dépôt de brevets d’idées et de concepts en leur nom. Ce qui leur permet de vivre en attaquant par la suite ceux qui les utilisent sans le savoir…
D’après le juge, Google et Sonos font tout simplement perdre du temps à la justice américaine. Lors du procès, le juge a regretté que les parties n’aient pas réussi à s’entendre à l’amiable sur un sujet qui n’aurait même jamais dû aboutir dans un tribunal.
Source : The Verge
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