Article modifié le 19 septembre 2024
Trois des quatre GAFA sont désormais fortement impliqués dans le monde des objets connectés au point d’en devenir les locomotives : Google avec Nest/Weave/Thread, Amazon avec Alexa/AWS IoT, Apple avec Home/HomeKit. Facebook pointe encore aujourd’hui aux abonnés absents. Pourtant, des annonces récentes laissent à penser que Facebook pourrait bientôt prendre sa part du marché !
Imaginez que tous les objets connectés de votre maison deviennent autant d’amis supplémentaires sur votre page Facebook ? Avec les projets d’intelligence artificielle et autres assistants vocaux virtuels sur lesquels planchent Facebook depuis le rachat de la start up Wit.ai, cela pourrait tout à fait devenir une réalité.
En début d’année, Mark Zuckerberg a posté son projet pour 2016 : contrôler sa maison grâce à une intelligence artificielle. Il donne comme exemple Jarvis, l’IA qui accompagne Tony Stark dans les films Iron Man.
Ce projet est avant tout personnel, mais il semble logique de penser que si le projet est un succès, il sera alors rendu disponible à tous à travers Facebook. Les usages couverts peuvent être nombreux, Internet des Objets y compris.
Parse remplace Wit chez Facebook
Facebook avait racheté en 2013 une start-up dénommée Parse pour 85 Millions de Dollars. Celle-ci avait pour but de mettre à disposition des développeurs tous les outils pour créer des applications mobiles, en s’appuyant sur la plateforme Facebook, sur le modèle du MBaaS (Mobile Backend as a Service).
Parse aurait pu devenir le concurrent parfait des plateformes pour objets connectés, tout était réuni pour cela : près de 500.000 applications ont déjà été développées avec Parse.
Pourtant, Facebook a annoncé il y a quelques mois la fermeture de ce service. Les développeurs ont jusqu’à janvier 2017 pour migrer leurs applications sur d’autres plateformes.
En 2015, c’est Wit.ai, une start-up française spécialisée dans l’intelligence artificielle qui a rejoint le giron de Facebook. Le lien est ici évident avec les projets de Facebook.
Intelligence artificielle et bots
En parallèle du projet personnel de Mark Zuckerberg, Facebook a déjà lancé une intelligence artificielle intégrée à Messenger, et baptisée tout simplement “M”. L’équivalent de ce que l’on appelle désormais un bot.
L’assistant virtuel M est le premier bot capable de répondre à toutes les questions, de donner des résultats de recherche et de tenir une conversation. Il faut savoir qu’il y a des humains derrière M, qui alimentent en permanence de nouvelles réponses.
Il est possible depuis avril dernier de construire son propre bot sur Facebook Messenger. De nombreuses marques ont lancé leur bot afin d’apporter les réponses de base à leurs utilisateurs présents sur le réseau social, parmi lesquelles HP, CNN, Wall Street Journal, Salesforce, etc.
M comme les bots de marque sont parfaitement intégrés à Messenger, ce sont des utilisateurs (presque) comme les autres, qui apparaissent dans votre liste d’amis.
De l’assistant virtuel à l’objet réel
Si des bots de marque peuvent s’incruster dans votre liste d’amis, pourquoi pas vos objets connectés ? Wit.ai propose déjà le nécessaire pour la maison et les objets connectés sur sa plateforme ! Wit qui appartient à Facebook je le rappelle.
Tous les éléments sont réunis pour que les objets connectées puissent communiquer avec Facebook et vice-versa. Imaginez que les objets puissent vous indiquer quand quelque chose ne va pas au sein même de votre flux Facebook. Imaginez que vous puissiez leur envoyer des commandes en retour. Facebook pourrait devenir une interface intelligente de pilotage des objets connectés au sein de votre flux quotidien.
Ericsson travaille déjà sur le sujet depuis 2012 et a présenté sa vision d’un réseau social des objets connectés. Les captures donnent une bonne idée du résultat où les objets sont des “amis” au même titre que ses amis réels (ou virtuels parfois).
On invite ses objets à rejoindre son cercle comme on invite ses connaissances. Les objets se mettent alors à communiquer dans le flux :
- un nouvel objet sur votre réseau local vous demande en ami
- un objet vous indique un changement d’état
- un objet vous affiche une alerte et vous demande quelle action effectuer
- un objet reconnaît qu’il est susceptible d’être compatible avec un autre et vous propose de créer un scénario
Tout cela est potentiellement possible grâce aux API mis à disposition par la plupart des fabricants d’objets connectés. Le réseau social utilisé par 900 millions de personnes dans le monde, tous les jours et jusqu’à plusieurs heures chaque jour, pourrait permettre de rester aussi bien en contact avec ses amis qu’avec sa maison, dans un flux unifié.
La réponse à Siri, Now et Alexa
La bataille des objets connectés se déplace tout autant vers le pilotage à la voix que vers l’intelligence artificielle. Ici, pas de contrôle vocal ni d’app mobile intelligente. A travers le projet d’Ericsson on découvre à quoi pourrait ressembler l’Internet des Objets piloté et augmenté par Facebook.
Avec l’IA, Facebook apporterait bien plus que le simple contrôle sous la forme d’envoi de commandes à travers son flux d’activité. Les objets s’auto-réguleraient en apprenant de vos usages sur le réseau social, puis en communicant les uns avec les autres. Sans action nécessaire de l’utilisateur, à terme.
Il reste à savoir si l’on souhaite une intelligence tendant vers l’autonomie totale, ou bien une intelligence seulement accompagnatrice. La seconde solution semble préférable et suffisante pour développer notre vie numérique. Dans un premier temps !
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